L’appel d’offres des automotrices AM30 de la SNCB s’est soldé sur l’attribution du marché public au constructeur espagnol CAF, selon nos confrères de Trends-Tendances, pour un total de 3,4 milliards d’euros. Alstom, autre candidat, est déçu du résultat et pourrait lancer un recours. De nombreux critères ont été exigés pour ces nouvelles automotrices comme le dévoile mobilithib. Ce nouveau matériel, décliné en trois configurations, devrait sortir d’usine courant 2027 et être mis en service au deuxième trimestre 2029, si tout se déroule comme prévu.
D’après Trends-Tendances, le contrat des nouvelles automotrices AM30 de la SNCB a été attribué vendredi dernier au constructeur espagnol CAF, pour un montant de 3,4 milliards d’euros.
Le constructeur Alstom, basé en Belgique à Bruges et à Charleroi, restait l’un des quelques candidats à l’appel d’offres, probablement aux côtés d’autres mastodontes tels que le suisse Stadler et l’allemand Siemens. Selon nos confrères, CAF était plus cher de plus de 100 millions d’euros, avec cependant un score global “légèrement plus élevé” que le constructeur français. Alstom pourrait par ailleurs déposer un recours, tandis que des négociations exclusives devraient débuter entre la SNCB et CAF.
Toujours selon Trends-Tendances, le contrat pourrait durer 12 ans “en raison de la complexité et de la durée de livraison des fournitures, nécessaires pour passer des commandes échelonnées qui couvrent entièrement le besoin de la SNCB en AM30”, cite Belga. La capacité maximale est de 170 000 sièges.
D’après nos informations, la SNCB a déjà eu une réunion technique en 2023 avec le constructeur basque. Par ailleurs, la communication de la société belge était imminente après divers indices internes.
Si cela se confirme, les véhicules CAF pourront désormais être empruntés pour la première fois sur le rail belge, tandis que les trois autres réseaux ferrés de Belgique (avec les trams du TEC, de De Lijn et les métros de la STIB) possèdent déjà des véhicules espagnols.
Il est probable que les nouveaux trains soient issus de la famille Civity.
Des trains passe-partout
Selon les informations mobilithib, plusieurs critères ont été pris en compte pour la sélection de la meilleure offre de ce marché public.
Tout d’abord, sur les caractéristiques générales de ces automotrices, la SNCB demande un mélange de matériel simple et à double étage (par exemple les Alstom Coradia, à un ou deux étages), avec une exploitation possible en domestique comme en transfrontalier vers la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Luxembourg. La vitesse maximale sera de 160 ou 200 km/h selon les lignes, autrement dit ces trains seront adaptés aux lignes à grande vitesse. Niveau gabarit, il ne doit pas excéder 80 mètres.
La SNCB vise trois types d’automotrices différentes. Une variante de quatre voitures avec un étage au niveau des voitures de conduite et deux voitures centrales à double étage, une variante de trois voitures avec une voiture centrale à double étage et deux voitures de conduite à simple étage, et une dernière variante de trois voitures entièrement à simple étage. Cette dernière configuration est par ailleurs privilégiée pour une version supplémentaire sur batteries, afin de remplacer les autorails Série 41.
Pour les conducteurs, il est demandé que le train possède une certaine automatisation et un arrêt à quai. De plus, il est également évoqué la possibilité de pouvoir, à terme, effectuer des opérations en l’absence d’accompagnateurs.
L’accessibilité des trains est également un critère, avec des voitures qui doivent être équipées de quatre portes par voiture. Entre les voitures, il n’y aurait pas de porte d’intercirculation, comme c’est le cas sur les actuelles Siemens Desiro ML. L’objectif serait par ailleurs de pouvoir les accoupler.
De plus, les nouvelles automotrices devront être équipées de vitres laissant passer davantage d’ondes mobiles, afin d’améliorer la connectivité à bord. Une toilette sera prévue pour trois voitures, tandis que pour quatre voitures, il est demandé qu’il y ait deux toilettes avec des réservoirs agrandis.
La société belge demande également l’installation de caméras de sécurité. Les caméras intelligentes et le système de pesage du train permettront un comptage plus précis des voyageurs. À l’extérieur, la peinture devra être anti-graffiti, comme sur les voitures et automotrices M7.
Enfin, la SNCB voudrait utiliser ces trains sur les offres InterCity de faible ou de grande capacité, ainsi que sur les offres suburbaines et locales de grande et petite capacité. La société s’attend à réaliser des études cette année et l’an prochain, afin de pouvoir sortir d’usine un premier prototype au deuxième trimestre 2027 et procéder à l’homologation du nouveau véhicule en 2028 et 2029, en vue de sa mise en service progressive à partir du deuxième trimestre 2029.
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